dimanche 9 novembre 2008

9 novembre 2008

- I -

il est entré par la grande porte d'en avant la porte principale celle que l'on ouvre à la volée lors des grands événements il faisait trop clair d'un coup c'est comme si la lumière avait éclatée et que les murs peinturés blancs lui faisaient écho lui répondaient mille fois ses reflets

il est entré avec ses grosses bottes d'acier l'haleine détachant ses dents qui l'empêchaient de fermer la bouche il se sentait lourd parce qu'il traînait derrière lui une énorme chaîne avec des maillons gros comme des navires et dans chaque boucle de fer rouillé des pustules de pue éclataient au grand jour les maux infectés de l'être qui se putréfie par en dedans les yeux parcheminés de sang l'injection caractérielle de tous les démons réunis pour souffrir avec lui

il est entré sans demander à personne s'il était invité on ne savait même pas son nom ni s'il était baptisé on aurait peut-être dû lui interdire de vivre

son entrée dans la polyvalente aux heures de midi tapant le gun bien en vue de tous pour être sûr de ne pas manquer son effet spectaculaire la cape noire revirant au vent criant aux loups la gueule trempée dans l'acide sulfurique

la panique craque quand elle sent l'arnaque se pointer sur elle le goulot rempli d'une peur parabolique pourtant le paratonnerre tient le coup quand ça tonne

l'effet contre-jour en plongée l'angle parfait pour éviter la cible et la folie qui s'empare du diable en habit d'assassin fêlé la chemise débrayée sous les poils hérissés l'euphorie frôle la catastrophe des strophes atrophiées en séries télévisées il n'y a rien de nouveau sous le soleil une autre école est à veille de se faire tuer

une balle perdue dans des rebonds blonds la fleur flétrie d'une chevelure d'été étendue sur le plancher ciré à reculons

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