mercredi 26 novembre 2008

26 novembre 2008

suis enragée comme
une chienne qui a mal
les crocs serrés à s'en
percer le canal
ai presque honte de prononcer
dans un mauvais français
l'estime de mon ignorance

n'avais pas demander de
naître en chien de fusil
renfrognée par en dedans
les yeux noirs au fond du fanal
les yeux noirs grand ouverts
le chenil du bout du chemin
ramoné aux traverses
d'un peuple en voie d'extinction

quand frôle les gratte-ciel
suicidaires du centre montréalais
y a des frissons qui me parcourent
le tympan peu enclin à s'assimiler
l'anglo en fête et ma propre
langue reniée
aussi inutile que les pigeons
trottant tranquillement

ai rêvé d'une liberté moins vicieuse
les cordes vocales criant dans un langage
clair et familier

suis enragée par l'immobilité politique
s'isolant dans une privatisation
d'indépendance salutaire
pourquoi Miron ma mire aux 101 fragilités
pourquoi l'oubli ou le repli
l'indifférence
notre mort la tienne la mienne
la nôtre partagée travaillée
le Québécois dans l'investiture d'une
file d'attente
perdant l'essence de sa raison d'être

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