samedi 29 novembre 2008

29 novembre 2008

des répercussions en triangle intrigue friande trente angles rieuses
les trois pointes suffisantes à la force du vieillissement
le corps en perpétuelle alerte l'alarme déclenchée à la suite d'un ultimatum cru corpuscule minuscule microcosme perpétré
il suffit de souffler pour se réveiller
dans les draps friands d'une tierce personne tronçonnée à coup de douze poinçon paillasson et la chainsaw employée par millier
répercussions percussionnistes la piqûre triste
contact nihiliste des discussions
la lame a beau reluire il n'y a pas de détour possible
c'est un triangle isocèle isolée
dans une étreinte étroite

vendredi 28 novembre 2008

28 novembre 2008

du rouge du jaune
orange homogène
teinte de bleu cyan carcasse d'huître
la cantine à hot dog le stand à patate
une petite fille avec un cornet de crème molle
la robe soleil
aux reflets roux
les espadrilles
du sable qui irrite les orteils
les pouces plongés dans les sillons de l'eau

l'heure de la sieste
enfantillages - un seau et une pelle
couleurs vives en plastique FisherPrice
la serviette de plage à plat
imbibée d'huile à bronzer
protection UV comprise les rayons à date fixe

les doigts posés dans le souvenir du clavier monochrome
l'air ou la mélodie du signe
2 h de l'après-midi en plein quart du plein jour au sommet du summum de juillet
récurrence du temps qui roule le temps
piano novembre
ou pluie qui tombe dans mes oreilles

jeudi 27 novembre 2008

27 novembre 2008

de petites lunettes ovales posées sur l'extrémité du bout du nez la lecture cernée bleuie au matin qui embrume sans attendre le signal dans son environnement immédiat jonchaient des pyramides précaires de journaux jaunis relatant les faits journalistiques d'une autre époque à la recherche d'une vérité qui leur est propre la une pamphlétaire des titres tronqués sur la place publique à la vue et au su de tous sans pour autant avoir d'impact comme une mise en scène burlesque pratiquée en plein milieu d'un stationnement vide d'une usine désaffectée ce ne sont que les rats rongeant les gonds de l'incertitude qui ont accès aux annonces classées périmées on n'a pas à s'enfermer pour sentir le renfermé l'odeur émane automatiquement au moment où la tête se déconnecte du sol se détache du tronc des pieds se laissant aspirés par les tracas du passé de nos erreurs chamboulant les cocons cotonneux du citoyen moyen se prenant pour une autruche cruche trichant son voisin avec la voisine de pallier il fallait se pincer pour ne pas pouffer de rire se laisser choir dans les hangars hagards l'harmonica en bouche pour une autre virée interstellaire ses petites lunettes coincées les narines respirant l'azote liquide densifiée la dose d'actualités causant un ralentissement majeur ayant le même effet qu'une overdose de barbituriques concentriques le barde entériné jouant quelques notes timides son hôte à l'agonie à l'abandon d'un don débile la fille cernée jusqu'à la moelle morte par prétexte dur d'avoir menti une fois de trop à son ex le loup n'ayant pas eu le temps de s'enfuir ni de réaliser la paire de lunettes reposant sur le coin de la table des artefacts en pile pêle-mêle légués son testament tremblant sous ses lunettes repliées

mercredi 26 novembre 2008

26 novembre 2008

suis enragée comme
une chienne qui a mal
les crocs serrés à s'en
percer le canal
ai presque honte de prononcer
dans un mauvais français
l'estime de mon ignorance

n'avais pas demander de
naître en chien de fusil
renfrognée par en dedans
les yeux noirs au fond du fanal
les yeux noirs grand ouverts
le chenil du bout du chemin
ramoné aux traverses
d'un peuple en voie d'extinction

quand frôle les gratte-ciel
suicidaires du centre montréalais
y a des frissons qui me parcourent
le tympan peu enclin à s'assimiler
l'anglo en fête et ma propre
langue reniée
aussi inutile que les pigeons
trottant tranquillement

ai rêvé d'une liberté moins vicieuse
les cordes vocales criant dans un langage
clair et familier

suis enragée par l'immobilité politique
s'isolant dans une privatisation
d'indépendance salutaire
pourquoi Miron ma mire aux 101 fragilités
pourquoi l'oubli ou le repli
l'indifférence
notre mort la tienne la mienne
la nôtre partagée travaillée
le Québécois dans l'investiture d'une
file d'attente
perdant l'essence de sa raison d'être

mardi 25 novembre 2008

25 novembre 2008

suis pas là
c'est indiqué "fermé"
sur ma porte
placardée

suis pas là
les lumières éteintes
me font sombrer ailleurs

suis pas là
pour personne
suis pas là
pour moi-même

suis partie
un vendredi matin
c'était la fin
d'un mois de novembre

suis partie
sans partir
c'était juste un vendredi

suis partie
sans comprendre
c'était la fin
d'un mois de novembre

lundi 24 novembre 2008

24 novembre 2008

totem tantra
tu t'es dit excentrique
toi toute trempée
totem empilé
tantrisme empirique
philanthropie anti-tantrique
de mal en pire la trompe tamponnée
tu ne t'étais pas trompée
la trompette inspirée
tu ne t'étais pas tirée
la tire bien figée
tu mentais tantôt tantra tantôt atrophiée
ta tirelire en délire la satire transpirée
trampoline toute trouée trop de tentatives gaspillées
la tombe au tombeau totemifié
la momie mortifiée tend les bras bandelettes ramifiées
rameaux aux râles pâles du chaman
ou l'érection freudienne du totem tonique
parricide tantrique au karma contrôlé
les fils novices du kamasutra
t'avais dit totem tantra
trois fois de suite comme une incantation
aux cantons décantés
après l'enterrement
au nom du père et du fils et du saint Tantra
Totem

samedi 22 novembre 2008

22 novembre 2008

suis dans le métro Berri
on baigne dans une chaleur suffocante
ça sent les tunnels le renfermé les rats d'égout le reflux gastrique les impotences sarcastiques l'ivresse la monnaie sale et le refuge global
n'y a pas de machines à sous mais c'est tout comme les guichets à caissiers fermés barrent les tourniquets à coup de matraque derrière la vitre un macaque clandestin ne sachant plus épeler d'autres choses que les règlements d'indignations suppliées les gardiens de sécurité fouillant du regard les marauds dépourvus d'identité leur carte dévoilant l'absence de leur innocence
des vieilles dames en papier mâché remisées sur des bancs usés surexploités par les fesses lâches ou fatiguées
il n'y avait plus d'eau au dépanneur l'heure était dépassée par le propriétaire aux propriétés hybrides
des paniers de Noël clinquant les passants pressant la presse empressée

suis dans le métro Berri
entre les stations entre les wagons coincés dans des lignes orange ou verte
il y avait des signes réfractaires aux rosées de l'aliénation
les écrans géants projetaient sur le large une étendue allongée
en diagonale la vision nette et droite de la propulsion de ma propre mort l'accrochage latéral d'une poussée mal intentionnée à la station Berri direction Montmorency
la voix automatique annonçant systématiquement une interruption de service
intervention ambulancière chahutée trop tôt par une indifférence généralisée

mercredi 19 novembre 2008

19 novembre 2008

le compositeur sommeille sur la ligne courbe les vaisseaux sanguins se ramifient autour des autoroutes le bruit ça vrombit les édifices poussent et la terre se déchire on n'entend jamais se plaindre les notes d'une portée blessée il faut la jouer pour écouter son souffle respirer tout bas pour ne pas froisser personne tu es si petit tu es si grand tu es si beau tu réussis tout le temps à m'étonner la confiance se construit une maison et tes yeux correspondent aux vibrations senties ta main glissée sur ma nuque nue

mes rêves mirobolant faudrait croire à l'essentiel se reposer un instant sur l'oreiller et partager le langage corporel

le silence remplacé un moment mes yeux incrustés dans les tiens le temps d'un voyage qui me semble moins long maintenant

mardi 18 novembre 2008

18 novembre 2008

me ferme les yeux devant cette ignorance les rives mondaines submergées par la solitude qui déferle sur les individus cordés au carré le plancher tangue trop sensible il ressent les pas lourds provenant du plexus au milieu de l'estomac un noyau sphère flottante il faut ravaler le moton ne pas laisser transparaître l'amertume corrosive blessant mes gencives souriantes

il y a en dedans de nous parfois juste par moment ou d'une façon permanente pour certains ça colle ça jamme d'autres le maintiennent l'alimentent l'élargissent le chérissent un vide qui aspire la fibre ça fait mal ça élance c'est un vide qui prend trop de place le manque tendre ou le manque qui blesse

une béquille chevrotante l'air salin s'infiltre par nos narines détendues lorsqu'on découvre comment se taire et se laisser emplir d'une vague sereine les étincelles ne craignent jamais le brasier elles virevoltent libres

me supplier de garder la tête haute me réserver en équilibre alors que le parachute chavire l'air de tous les sens la plénitude est préservée en altitude c'est là que les premiers flocons naissent quand les nuages se condensent l'hiver et qu'il commence à faire froid la buée s'installant à l'ouverture des bouches

lundi 17 novembre 2008

17 novembre 2008

Mélancolie

Mela, Mela, Mela, Mela, Melancholia...
Die Befindlichkeit des Landes

Einstürzende neubauten
où un monde à reconstruire
de l'état d'un pays nervuré

l'Allemagne industriel ragaillardi de marteaux piqueurs

et elle
elle s'en vient tête baissée
le signe du deuil replié dans la commissure des lèvres
des cailloux concassés
au fond de sa poche

elle collectionne les murs détruits
la honte érigée en souvenir

autour d'elle un contraste plein
le vide ancré dans ses souliers

Mélancolie
une goutte d'encre échappée dans un verre d'eau
c'est beau
ça donne l'illusion d'une fluidité

elle
l'oeil échancré
le visage tourné vers l'est
le reste vers l'ouest

elle
et le partage de l'axe
la mélancolie comme des graffiti
apposés en signe de quête
l'abandon criant la mort
sur les remparts de la destruction

dimanche 16 novembre 2008

16 novembre 2008

elle est légère comme l'eau
vive la rivière rame
des chemins à parcourir
des bifurcations
entre les pierres érigées en surface
irrigation régulière
du passage des sources
on entend les chutes
se jeter offertes les bras ouverts
la lumière brillante
concentrée en un seul faisceau
éblouissement ravi

l'attrait toujours pressant
de se laisser tomber
devenir une épave heureuse
une souche féminine
menée vers le large

samedi 15 novembre 2008

15 novembre 2008

il est mort
il est mort
il est mort

insister sur la taille des lettres
graduer l'intonation
prendre conscience du sens
insister à l'infinitif
fuir l'état de fait

vendredi 14 novembre 2008

14 novembre 2008

on baigne tous dans une espèce de songe
une brume invertébrée aux suites illogiques

flashback

un instant s'il vous plaît
on essaie de retrouver le fil du passé

il y avait une femme aux cheveux ébouriffés
elle se tenait droite
prête à parer les coups de dés
son menton fuyait sous son innocence
ailleurs son nom sondait l'inconnu

les colporteurs soufflaient très fort sur les colis
que ça se transporte loin d'ici

revenir au jour le jour
pour prendre conscience du corps qui vieillit
pour prendre conscience que cette espèce de songe
cette couche protectrice anti-inflammatoire
anti-diffamatoire
luttant contre l'arrogance humaine
et le goût du faire-valoir

sur le lit se morfondre
moribond
la morphine finit toujours par agir

jeudi 13 novembre 2008

13 novembre 2008

- V -

ça s'arrête là au moment même où que les clochent sonnent on entend le soleil étreindre les rideaux il n'y a jamais que des nuages parfois la cime du ciel se touche avec le bout des doigts

dix minutes sur l'échelle des hommes dix minutes seulement
on ne pense plus qu'un moment donné le regard se porte sur soi

le retournement de l'arme massif la plainte rauque du guerrier refoulé le mea culpa non avoué d'avoir échoué

et la seule sortie de secours en tête à tête avec la crosse de son fusil

mercredi 12 novembre 2008

12 novembre 2008

- IV -

le couvercle saute c'est un gros bouillon visqueux avec des bulles qui regorgent de détresse brute les ingrédients se mêlent à de la rengaine et du sacrifice crasse

un geste héroïque posé sur le côté le médiateur voulant remédier rappel au calme à l'amertume du mal causé

mais la machine est en marche et il n'y a plus de compte à rebours
comment arrêter une bête touchée lorsqu'elle se déchaîne son courroux sécrète la peste

le visage déformé dans une scène au ralenti l'élan frôlant un manque de mots audibles ici on perd l'indescriptible parce que la porte s'est refermée d'un grand coup de pied

remettre à qui de droit ce qui ne nous appartient pas les griffes remplies de saleté ramassée au couteau rapace

l'intrus planté dans le sol qu'il a lui-même pollué se retire revenir à la source du moment présent il rit aux éclats pour ne pas trembler de dégoût puis gueule à la meute qu'on lui doit respect et dévouement comment maudire l'ennemi s'il ne fournit rien à médire

le poète à en devenir resté muet jusque là sent que la température se réchauffe
il ose regarder devant lui une dernière fois pour être certain de s'en sortir
croise le venin en ébullition d'un post humain cambriolé
le projectile s'infiltre en pâmoison devant le philtre d'humanité

mardi 11 novembre 2008

11 novembre 2008

- III -

jour du souvenir des vétérans morts au combat jour que l'on se souvient le coquelicot épinglé à notre peau

la victoire s'écoule dans l'enceinte du massacre l'antre du savoir secondaire où s'épanouit l'accoutumance d'une prochaine vie adulte alors que les mathématiques, les sciences et les langues se chevauchent avant d'aller à la selle

l'enseignement dérangé par un pauvre demeuré prêt à s'étrangler lui-même coûte que coûte pourvu qu'on parle de lui aux bulletins de nouvelles de 6 h alors que les familles du monde mangent en silence

contraste du monstre se détourant au stencil on pourrait rapporter les détails de sa stature étrange de ses yeux exorbités le front pâle comme de la mescaline

pourquoi tirer sur toi et pas sur moi pourquoi pas m'abattre si tu ne t'abats pas pourquoi t'abaisser à la hauteur de mes pieds relève-toi

une comptine fredonnée par des premières années et au loin des autobus jaunes formant un défilé tranquille

mais soudain les secondes s'usent à force de se frotter trop bruyamment dans les horloges murales les tic tac se transforment en TIC TAC et ça rend fou quiconque qui compte sur le bout des doigts les regards malsains de l'intrus détritus

le fou se met à tourner sur lui-même dans un mouvement de tornade intrépide et pour enfreindre sa propre mascarade il se met à tirer partout se faire entendre à tout prix en criant à tue-tête

ce ne sont plus des fourmis ce sont des mouches qui tombent en grand nombre les pleurs se tordent de douleur

lundi 10 novembre 2008

10 novembre 2008

- II -

des cris crissant comme de la pluie sous les pneus usés de vieux tires défoncés
une fourmilière en danger la reine des fourmis par terre assommée ou trouée par balle attrapée sans faire exprès le hasard est mal fait et au bout du corridor le roi bourdon prêt à éclater les ailes gonflées d'un orgueil alimenté à la pâte de piment fort le feu fait rage lorsqu'on n'entend plus raison l'adrénaline s'ajoute l'élan d'un moment crispé par la haine

le sang ne coule plus il circule maintenant par voie céleste c'est ce qu'il dit en levant en l'air la tête les bras dans un geste bringueballant le canon pointant le plafond et tout d'un coup le directeur se pointe en duel le fuel le fiel flamboie la salive empâtée comme du mucus ou de l'humus fermenté un sourire en coin comme un méchant pantin de bois qui se cambre pour l'aligner d'une balle noire sonnant telle une balle à blanc trompée

le directeur pleure de ne plus pouvoir dire que sa vue se brouille à la vue de ce précipice
à la vue de ce précipice

dimanche 9 novembre 2008

9 novembre 2008

- I -

il est entré par la grande porte d'en avant la porte principale celle que l'on ouvre à la volée lors des grands événements il faisait trop clair d'un coup c'est comme si la lumière avait éclatée et que les murs peinturés blancs lui faisaient écho lui répondaient mille fois ses reflets

il est entré avec ses grosses bottes d'acier l'haleine détachant ses dents qui l'empêchaient de fermer la bouche il se sentait lourd parce qu'il traînait derrière lui une énorme chaîne avec des maillons gros comme des navires et dans chaque boucle de fer rouillé des pustules de pue éclataient au grand jour les maux infectés de l'être qui se putréfie par en dedans les yeux parcheminés de sang l'injection caractérielle de tous les démons réunis pour souffrir avec lui

il est entré sans demander à personne s'il était invité on ne savait même pas son nom ni s'il était baptisé on aurait peut-être dû lui interdire de vivre

son entrée dans la polyvalente aux heures de midi tapant le gun bien en vue de tous pour être sûr de ne pas manquer son effet spectaculaire la cape noire revirant au vent criant aux loups la gueule trempée dans l'acide sulfurique

la panique craque quand elle sent l'arnaque se pointer sur elle le goulot rempli d'une peur parabolique pourtant le paratonnerre tient le coup quand ça tonne

l'effet contre-jour en plongée l'angle parfait pour éviter la cible et la folie qui s'empare du diable en habit d'assassin fêlé la chemise débrayée sous les poils hérissés l'euphorie frôle la catastrophe des strophes atrophiées en séries télévisées il n'y a rien de nouveau sous le soleil une autre école est à veille de se faire tuer

une balle perdue dans des rebonds blonds la fleur flétrie d'une chevelure d'été étendue sur le plancher ciré à reculons

samedi 8 novembre 2008

8 novembre 2008

100010111000111001101110 code binaire superposé par des signes qui se court-circuitent la couche temporelle traduit par des vrais ou faux
des bits transmetteurs en langage informatisé les balises ouvrantes et fermantes s'enchevêtrant dans leur ensemble entier
< !-- help me -- > qu'il me dit sur l'écran surréaliste
les lettres carrées clignotantes des flèches en forme de repères virtuels
< a_href="faisunlienversmoi.com">la liaison est créée on se sent étreint la toile d'araignée robotisée et faillir au dernier instant dans une fureur en hypertension < /a > ça met fin à l'assemblée délibérée qui sape derrière le clavier la souris fantasmée dans la main au gant de fibres optiques
< font_color="tropclair">les pixels dansent pour oublier la mort de l'humanité on a peut-être oublié de se brancher le wireless sans signaux< /font > les attributs brutes souffrent en forme d'octets et le disque dur flanche la fenêtre tranchée en quatre couleurs fêlées comme un monopole à sept têtes l'hydre sur le point d'exploiter le système libéré 10011101011010110101010011010 les combinaisons moratoires opérant en silence des communications algorithmiques les espaces conçues pour vénérer l'icône reposant sur le bureau
< img_src="maphotomalfoutue.jpg">mon portrait robot sur le Web on m'a surpris en train de pirater les flots infortunés d'une pornographie numérisée <_b_>en gras< /b > on peut surprendre des avatars en survol d'une seconde vie un petit applet java téléchargé à l'intérieur de l'abîme pour une intégration haute vitesse le lancement est prévu pour demain et l'arrière du mur s'imprègne de transistors pendant qu'on sature les mémoires vives
backup d'un Occident armuré de conscience invectivée sur le dos de serveurs à sang froid
une base binaire programmée l'écran réfractaire du sens moral
et une trop courte vie du processeur en constante procession les touches fonction comme des pulsations cardiaques <_end_>< /end >

jeudi 6 novembre 2008

6 novembre 2008

il n'y a aucune mesure exacte au millième de millimètre près pour me rapprocher juste assez de toi franchir les frontières transfrontalières aux sourcils froncés sembler satisfait d'appréhender les envahisseurs comme s'ils étaient de faux invités

il n'a jamais vraiment existé le pasteur qui couchait dans le grenier on lui ramenait parfois des fleurs d'oranger pour s'absorber d'une unicité transperçant les furies trop frêles

la nuit il fermait le jour pour emboîter le pas à sa résistance charnière et sans quitter totalement la pénombre il réussissait à atteindre un niveau d'abstraction ressenti la boîte crânienne jouant le rôle décisif de croire

la foi déposée sur son crucifix il avait baisé du bout de la bouche le saint Graal posé sur ses genoux l'image de la Vierge encastrée dans ses paupières chastes

on ne sait aperçu que longtemps après le grenier remplacé par une volière sans toit au lieu de la cheminée un perchoir accueillant les hirondelles aux fidèles ailes incurvées

mercredi 5 novembre 2008

5 novembre 2008

on s'avance la tête pour comprendre les chuchotements parfois explicites sans vraiment savoir ni pourquoi ni comment l'on fait pour s'avancer juste assez les oreilles échauffées le tympan trop lent le front plissé le gosier atrophié on avait l'air de savoir ce qu'on faisait on paraissait vraiment malin les mains dans les poches la cagoule bien enfoncée il n'y avait pas de quoi s'inquiéter il fallait seulement s'avancer faire de grandes enjambées sembler sûr de soi avec un déhanchement accusateur un brin provoquant l'allure compte pour bien plus quand le temps est compté devant soi la figure imprimée sur des billets de banque cambriolés la caisse enregistreuse n'obtempère jamais assez rapidement quand le temps est compté la police au service des citoyens servis il n'y a pas de quoi rire quand le système d'alarme m'entame m'alarme la puce à l'oreille du sourd qui ne sait plus calculer sur le bout des doigts calcinés la porte à la volée le marchand de soda pète la canette saute a trop branlé les baguettes en l'air pour un moment d'arrestation tronqué la tête comme un fracas la tempête dans un verre d'eau mal tempéré alors que l'azur changeait de chiffre pour aller se fumer un bat

mardi 4 novembre 2008

4 novembre 2008

un vent nouveau souffle sur les Amériques
c'est un vent tiède qui apaise un peu
juste avant de se relever et de se ressaisir

en ce grand 4 novembre levé bien haut
prêt à lutter contre les fortes marées boueuses
un peuple englué depuis huit ans
dans des marches militaires mal en point

c'est tout comme si la terre s'était mise à trembler
devant les murailles de son
les porte-voix transportant l'American dream
et d'un océan à l'autre
the Freedom of America

Yes we can
une phrase à bout portant
alors que l'homme noir portait à bout de bras
le micro blanc

rassemblé devant lui la foule
il y avait à perte de vue
nos différences rassemblées
en un seul endroit
le tissage humain uni dans les yeux
de l'autre
et l'autre accueille l'ouverture de l'autre avec ouverture

les traits mouillés d'un sourire si longtemps retenu
Bush est mort vive Obama

dimanche 2 novembre 2008

2 novembre 2008

- VII -

la porte grillagée du jardin demeurée ouverte
il revient chez lui
rien n'a bougé
rien n'a changé

ses moustaches entachées d'autres expériences
respirent calmement
il se retrouve au chaud
comme dans d'autres lieux

les yeux de ses maîtres
le regardant autrement
ne le reconnaissent plus sous son pelage différent

il aurait tant à leur dire
mais pour l'instant
seulement les remercier
apprécier toutes les secondes
les bouffées d'air frais
et les enfants qui rient

sept vies, sept misères
sept vies, sept jouissances
la mort souveraine
touchant du bout des doigts
le cycle réincarné

-- la porte grillagée du jardin demeurera ouverte
les fleurs sont toujours appelées à pousser

samedi 1 novembre 2008

1er novembre 2008

- VI -

la sixième et avant-dernière vie
comme une précieuse sagesse
remise à l'héritier

l'âme vengeresse cesse sa rogne
laisse place à la curiosité des nouveaux-nés

petit chaton rouquin aux menottes entremêlées
dans les pelotes de laine

les velours feutrés sous tes pattes enjouées
la laitière heureuse de te tendre le bol

insouciance contagieuse la frimousse mignonne
fripon patapon caché sous les jupes colorées

insouciance menant à l'imprudence
jeunesse oblige

le carrosse féroce tiré par mille chevaux
sourd aux miaulements chétifs
du pauvre minet tournoyant rapidement pour attraper sa queue

-- au dernier moment la vision d'un jardin