dimanche 21 septembre 2008

21 septembre 2008

t'as-tu entendu le violon me parle y me répète coup sur coup qu'il m'aime y me garoche de la garnotte dans la face à force de me trouer de me pourfendre le coeur y est pas de bonne humeur ça lui déchire la peau quand on se bouche les oreilles pour l'oublier dans ce temps-là, y se fâche et y décuple les coups d'archet vrombissent pullulent ça fait des notes à la millième de seconde des vrilles au teint violet le ventre gronde dans les coulisses

les cuisses couronnées de vent et ça claironne
t'entends non d'un chien t'entends-tu ça
c'est comme s'il y avait une cohorte de visages une cohorte de visages à répéter à répéter à répéter comme s'il y avait une cohorte de visages
la répétition tremble tu ne t'assoies pas la répétition te travaille tu ne t'assoies pas elle tremble et toi aussi le visage enfoui dans mes bras

un musique dite minimaliste le maximum au minimum le maxima du minima la riche décimale surpeuplée comme l'enfance parcourant les grands terrains vagues

t'as-tu entendu il y a la gamme qui mange la gamme qui la mange la remange la mâche la remâche et ça donne de nouvelles gammes qui se mangent des gammes gavées d'une boucle cyclique et ça tourne en faisant un cercle rond de longs cercles ronds de ronds cercles longs la boucle cyclique et ça tourne

la vie n'a plus de sens quand elle n'a plus de sens elle n'a plus de sens la vie quand elle n'a plus de sens la vie sans sens elle n'est plus la vie qui n'est plus sans sens n'est plus que la vie sans sens n'est plus

(Texte écrit en écoutant du Philip Glass, Prelude to Akhnaten - Violin Concerto)

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