vendredi 20 mars 2009

20 mars 2009

écrire dans la langue qui m'échappe parce qu'elle me handicape ou est-ce moi qui ne la maîtrise plus la bride sévèrement usée ce français violent transgressant les normes de l'assimilation

oui on le sait vieux débat vieille rengaine mais pourtant si jeunes si récentes encore nos imperfections

ce sont nos voix qui résonnent en canon pendant que des postes à Radio-Can se ferment plus du tiers des pertes dans les rames franco-attardées c'est bon d'achever les mots pendant qu'ils agonisent s'assurer qu'on devienne tous des zombies la langue de bois se passant un sapin alors que notre attention est déviée amputée freinée ou juste droguée en train de s'assoupir dans les limbes affriolantes du talk good in a fucking good english country la langue des forêts bleuies et mises à blanc

consonances au complot comploté en compote conserves affirmées chez les bien conservés combien de temps encore mon existence de langue officielle sera reconnue combien d'années encore à évincer les pauvres parleurs de fraises de rhubarbe et de bleuets qui alignent leurs pneus au lieu de les mettre en parallèle

l'écriture comme prise de position d'abattre les barrières d'enfreindre l'abnégation d'une nation souffrante

c'est l'ablation du risque de résister pareil et toujours la langue des mal-en-point clopinant sur une patte la taillade incisive pour laisser s'écouler au travers des crises identitaires

c'est la marche de l'innocence on se dénonce entre nous comme des chiens battus et après on court dans les rues pour scander des phrases insalubres la marche de l'innocence se perdant sous les gratte-ciel du Montreal money making

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